Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs
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Bassin versant de la rivière Chaudière

État du milieu aquatique

Qualité de l'eau (portrait 1996 - descripteurs conventionnels)

Le calcul de l’IQBP (Indice de qualité bactériologique et physico-chimique) effectué sur les données de 1996 révèle que 12 des 14 stations de mesure de la haute et moyenne Chaudière (de Lac-Mégantic à Scott) présentaient une eau de bonne qualité ou de qualité satisfaisante. Ces résultats reflètent une amélioration de la qualité des eaux, puisque l'examen des données de 1988-1990 montre que seulement 6 des 14 stations surveillées alors avaient des eaux de qualité satisfaisante. Bien que le ruissellement agricole en soit partiellement responsable, le problème de la qualité douteuse des eaux du bras Saint-Victor s'explique surtout par la pollution microbienne provenant des rejets de Saint-Victor qui n'étaient pas traités au moment de l'étude. L'eau est de mauvaise qualité dans la rivière Savoie en raison principalement des concentrations élevées en phosphore.

Indice IQBP

Dans la basse Chaudière (de Scott à Saint-Romuald), les eaux sont en général de piètre qualité. Seule la station de la prise d’eau de Charny présentait en 1996 une eau de qualité satisfaisante. Cela constitue toutefois une amélioration par rapport à 1988-1990. Même si les concentrations de phosphore notées en 1996 dans la rivière Beaurivage affichent une baisse comparativement à 1988-1990, elles demeurent encore importantes et expliquent la qualité douteuse des eaux de cette rivière. De façon similaire, la baisse de phosphore enregistrée en 1996 pour le Bras d’Henri représente une amélioration par rapport aux données antérieures (1988-1990), mais le phosphore est encore l’élément qui limite la qualité de l’eau à cette station (qualité très mauvaise). Finalement, la très mauvaise qualité de l'eau observée à l'embouchure de la rivière Chaudière s'explique par les rejets urbains de Charny, Saint-Nicolas et Saint-Rédempteur, qui n'étaient pas encore traités au moment de l’étude en 1996.

Dépassements des critères de qualité de l'eau

Vie aquatique: De façon générale, la composition des eaux du bassin de la rivière Chaudière ne pose pas de problèmes de toxicité chronique pour la vie aquatique, pour ce qui est des descripteurs physico-chimiques conventionnels (azote ammoniacal, DBO5, oxygène dissous,  pH, aluminium). Sur la base des dépassements de critères de qualité de l'eau, l’ensemble des stations échantillonnées à l’été 1996 présentent une qualité bonne ou satisfaisante (voir Critères de qualité de l'eau de surface).

Potentiel d’eutrophisation: Les concentrations de phosphore en 1996 respectaient toutes (sur la haute et moyenne Chaudière), à l’exception de la rivière Savoie,  le critère de 0,03 mg/l de P adopté par le ministère de l'Environnement pour réduire la prolifération des algues dans les cours d'eau. Les concentrations élevées de la rivière Savoie découlent des activités d’élevage intensif qui ont lieu dans ce sous-bassin et de la pollution résiduelle urbaine. En dépit de diminutions significatives des concentrations, la fréquence de dépassement du critère de qualité observée en 1996 dans la basse Chaudière est toutefois demeurée inchangée par rapport aux étés 1988-1990. Les rivières Chaudière et Beaurivage, de même que le Bras d’Henri, montraient encore des eaux de mauvaise qualité.

Activités récréatives: Le protocole suivi pour l'échantillonnage de l'eau des rivières est différent de celui utilisé spécifiquement pour la surveillance des plages. Pour cette raison, l'évaluation de la qualité bactériologique des eaux de la rivière Chaudière et de ses tributaires, à partir des données du réseau-rivières, ne vise qu'à donner une idée générale de la qualité de l'eau pour la baignade (contact primaire) et pour les activités récréatives qui nécessitent un contact secondaire avec l'eau (nautisme léger, pêche, etc.). Même si la qualité bactériologique des eaux du bassin de la rivière Chaudière en 1996 montre une amélioration par rapport à 1988-1990, dix des 18 stations échantillonnées affichaient une eau de qualité douteuse ou mauvaise pour la baignade. En dépit du fait que ces chiffres suggèrent un potentiel restreint pour les activités récréatives, il faut souligner que sa récupération à l’intérieur du programme d'assainissement n'était visée que pour certains endroits dans le bassin (voir secteurs haute Chaudière, moyenne Chaudière et basse Chaudière). La qualité bactériologique douteuse observée à Notre-Dame-des-Pins semble liée aux débordements des ouvrages de surverse de Saint-Georges, tandis que la mauvaise qualité enregistrée pour le Bras Saint-Victor et l’embouchure de la rivière Chaudière découle des rejets non traités, au moment de l’étude, de la municipalité de Saint-Victor, d'une part, et de ceux de Charny, Saint-Nicolas et Saint-Rédempteur, d'autre part. En revanche, le niveau de contamination microbienne était beaucoup moins contraignant en 1996 pour les sports nautiques, puisque la qualité variait de bonne à satisfaisante pour 16 des 18 stations surveillées. Pour les raisons évoquées plus tôt, seules les stations du bras Saint-Victor et de l’embouchure de la rivière Chaudière présentaient encore une mauvaise qualité bactériologique susceptible de limiter la pratique des activités nécessitant un contact indirect avec l’eau.

Qualité visée

Les interventions effectuées dans le contexte des programmes d’assainissement des eaux visent à obtenir ou à maintenir une qualité d’eau qui permet de récupérer ou de préserver les usages actuels ou potentiels associés au milieu aquatique. La protection de la vie aquatique est le seul objectif qui soit visé pour tous les plans d'eau. Dans la plupart des cas, les interventions d’assainissement ne visent pas à récupérer tous les usages possibles puisque, outre la qualité de l’eau, d’autres facteurs peuvent empêcher ou restreindre certains usages (débit, accès sécuritaire, attrait visuel du cours d’eau, etc.). Ainsi, une qualité d’eau douteuse peut être tolérable pour un tronçon de rivière, si aucun usage nécessitant une meilleure qualité (bonne ou satisfaisante) n’a été déterminé.

Les résultats obtenus pour le bassin de la rivière Chaudière révèlent que la qualité de l’eau s’est améliorée depuis le lancement du PAEQ. À plusieurs endroits, la qualité de l’eau à l’été 1996 atteignait, ou même surpassait, le niveau souhaité pour trois paramètres clés de l’assainissement, soit les coliformes fécaux (pollution microbienne), la demande biochimique en oxygène (pollution organique) et le phosphore (pollution par les substances nutritives). La pollution résiduelle la plus significative était observée dans certains tributaires de la moyenne Chaudière (rivières Saint-Victor et Savoie) et dans la basse Chaudière (rivière Beaurivage), en raison des rejets non encore traités de quelques municipalités et des activités agricoles intensives, notamment les productions animales.

Atteinte des objectifs de qualité visée pour le phosphore

Atteinte des objectifs de qualité visée pour les coliformes

Atteinte des objectifs de qualité visée pour la DBO5

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Tendances temporelles

L’analyse des séries de données chronologiques de la période 1979 à 1996 a permis de détecter des changements significatifs dans l’évolution de la composition physico-chimique des eaux du bassin de la rivière Chaudière. Dans la presque totalité des cas, il s’agit de tendances à la baisse dans les mesures des descripteurs (azote et phosphore), donc d’une amélioration de la qualité du milieu qui découle des interventions d’assainissement effectuées au cours de la période étudiée. Les seules tendances à la hausse (détérioration) notées ont été observées pour la conductivité (solides dissous totaux) à Notre-Dame-des-Pins et à Scott.

Tendances temporelles aux stations de mesures

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Flux annuels d’azote et de phosphore

Les quantités annuelles moyennes d'azote et de phosphore véhiculées par la rivière Chaudière ont été calculées pour la période de 1992 à 1995, à partir des données de concentrations et des débits journaliers correspondants. Ces flux s’établissent à 3 296 tonnes pour l'azote et à 311 tonnes de phosphore, ce qui constitue une baisse par rapport à la période de 1979-1983 (3 849 tonnes et 513 tonnes respectivement). Ces baisses sont liées aux interventions d’assainissement urbain et agricole effectuées à l’échelle du bassin. À cette échelle, les sources ponctuelles (urbaines et industrielles), naturelles et diffuses (en grande partie agricoles) contribuent respectivement 26 %, 40 % et 34 % des flux d'azote et 23 %, 21 % et 56 % des flux de phosphore.

Substances toxiques

Contamination du poisson

Au Québec, les contaminants les plus susceptibles de s’accumuler dans la chair des poissons, sont par ordre d’importance, le mercure, les BPC, les pesticides organochlorés et les dioxines et furanes. De tous les contaminants, il n’y a que le mercure qui excèdent les directives de Santé et Bien-être Social Canada pour la commercialisation humaine des produits de la pêche. Les autres substances sont présentes, dans la plupart des cas, à l’état de trace ou non détectées. Le doré jaune et le maskinongé sont les espèces de poisson qui sont le plus souvent contaminées par le mercure parce qu’elles sont piscivores, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent d’autres poissons. Par conséquent, la consommation devrait en être restreinte conformément aux recommandations du Guide de consommation du poisson de pêche sportive. Cet avertissement vaut aussi pour les espèces suivantes : l’achigan à petite bouche, la perchaude, la barbotte brune, le touladi et la truite brune, puisqu’elles contiennent des teneurs en mercure supérieures à la directive de Santé Canada.

La contamination mercurielle des poissons de la rivière Chaudière n’est pas différente de celle de l’ensemble des cours d’eau de la province. Les secteurs touchés sont (de l’amont vers l’aval): le lac Mégantic, l'aval de Saint-Georges, l'aval de Vallée-Jonction, l'amont et l'aval de Sainte-Marie et l’aval de Saint-Lambert-de-Lauzon. Aucune autre information n'est disponible pour ce bassin en ce qui concerne les autres types de contaminants toxiques susceptibles d'être présents dans le poisson.

Contamination de l'eau

Selon les mesures de métaux, BPC, acides gras et résiniques, HAP et autres composés organiques semi-volatils dans les mousses aquatiques ou les cellules à dialyse en 1994 et 1996, il est permis de croire que la Chaudière est relativement peu affectée par les substances toxiques. On trouve en aval de certaines municipalités, notamment Lac-Mégantic, Saint-Ludger, Saint-Victor et Sainte-Hélène-de-Breakeyville, des teneurs en toxiques significativement plus élevées qu'en amont. De tous ces endroits, Saint-Ludger et Saint-Victor sont les plus préoccupants du bassin, à cause du nombre et de la nature des substances en cause. La présence d'une substance toxique dans les traceurs ne signifie pas nécessairement que cette substance atteint dans le milieu aquatique une concentration suffisamment élevée pour exercer un effet sur la faune et la flore. Cependant, la présence d'une ou plusieurs substances toxiques dans le milieu constitue un facteur de risque pour les communautés biotiques.

Contamination toxique

Intégrité des écosystèmes aquatiques (portrait 1994)

L’indice biologique global (IBG), basé principalement sur les caractéristiques des communautés d’insectes aquatiques (diversité, degré de tolérance à la pollution), indique que l’intégrité de la rivière Chaudière est excellente sur 52 kilomètres (28 %), bonne sur 104 kilomètres (57 %), moyenne sur 20 kilomètres (11 %) et faible sur 6,5 kilomètres (4 %). Toutefois, l’indice d’intégrité biotique (IIB), basé sur les caractéristiques des communautés de poissons (densité, biomasse, fréquence d’anomalies, etc.), trace un tableau un peu plus sombre de la santé de la rivière, principalement à cause de la disparition sur l’ensemble de son parcours des espèces intolérantes à la pollution. L’intégrité biotique est bonne sur 6,5 kilomètres (4 %), moyenne sur 94 kilomètres (51 %), faible sur 71,5 kilomètres (39 %) et très faible sur 10,5 kilomètres (6 %). Par ailleurs, 40 % des rives de la rivière Chaudière ont perdu l’aspect naturel de leur couvert, notamment en raison de l’empiètement par les activités agricoles et l’urbanisation (basé sur l'indice de qualité des bandes riveraines ou IQBR). Cette détérioration provoque, entre autres choses, une augmentation de la turbidité de l’eau et diminue la qualité des habitats pour les poissons et les insectes aquatiques. À l’état naturel, la végétation riveraine permet l'apport de débris qui offrent nourriture et habitats complexes et diversifiés, lesquels sont favorables à la vie aquatique.

Indice IBG

Indice IIB

Indice IQBR

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