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Secteur de la basse Chaudière


Localisation du secteur de la basse Chaudière

Secteur basse Chaudière

Secteur de la basse Chaudière

Pressions

Plus petit secteur du bassin avec ses 962 km2 (14% de la superficie du bassin), la basse Chaudière a plus de la moitié de son territoire occupé par la forêt. Les 13 municipalités qu’elle renferme totalisent 60 308 personnes, soit 35 % de la population totale du bassin. Avec 23 % des fermes, 28 % des superficies cultivées et 44 % du cheptel, l’élevage y joue un rôle déterminant. Le secteur contient en outre 24 % des entreprises industrielles polluantes du bassin. Les problèmes de pollution de l’eau par les substances dites conventionnelles provenaient à l’origine des rejets urbains et industriels non traités, mais surtout de la pollution agricole diffuse. La situation s’est améliorée depuis avec la mise en service de 7 stations d’épuration, qui permettent de desservir 9 des 12 municipalités du secteur dotées d’un réseau d’égouts (en 1997). Malgré des interventions importantes en milieu agricole, l'eau est toujours de mauvaise qualité.

Tableau des statistiques de pressions dans le secteur de la basse Chaudière

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État du milieu aquatique

Qualité de l'eau (portrait 1996 - descripteurs conventionnels)

À la suite des interventions d’assainissement, le niveau de qualité visé pour les trois paramètres clés de l’assainissement (coliformes fécaux, DBO5 et phosphore) n’était pas atteint partout dans le secteur à l’été 1996. Ainsi, sur le tronçon principal de la rivière Chaudière, la qualité bactériologique était toujours très mauvaise à Saint-Romuald en raison des rejets de Charny, Saint-Nicolas et Saint-Rédempteur. Ceux-ci n'ont pas été traités avant novembre 1997. De plus, les concentrations de phosphore dépassaient trop souvent la valeur du critère à la prise d’eau de Charny, et elles étaient particulièrement élevées dans les tributaires agricoles que sont les rivières Beaurivage et Bras d’Henri.

Qualité mesurée et qualité visée

Qualité de l'eau mesurée et visée pour le secteur de  la basse Chaudière

L’indice général de qualité de l’eau calculé à partir des données estivales 1996 affiche une qualité satisfaisante à la prise d’eau de Charny, une qualité douteuse pour la rivière Beaurivage et une très mauvaise qualité pour le Bras d’Henri et l’embouchure de la rivière Chaudière à Saint-Romuald, pour les raisons évoquées plus haut. Toutes les tendances détectées dans les séries temporelles de données de la rivière Chaudière, à la prise d’eau de Charny (1984-1996) et dans le bassin de la rivière Beaurivage, aux stations de Saint-Étienne (1983-1996) et du Bras d’Henri (1988-1996) se traduisent par des baisses pour certaines formes d’azote et de phosphore. Ces améliorations découlent des travaux d’assainissement urbain et agricole. Les pertes d’azote et de phosphore par unité de surface calculées pour l’ensemble du secteur Scott–Saint-Romuald s’établissent respectivement à 11,2 kg/ha et 1,07 kg/ha, tandis que celles du bassin de la rivière Beaurivage se situent respectivement à 7,5 kg/ha et 1,06 kg/ha. Les pertes plus importantes du tronçon Scott–Saint-Romuald montrent bien l’accroissement des pressions de pollution qui résultent des activités humaines, puisque ce secteur présente la plus forte densité humaine et animale de tout le bassin.

Évolution temporelle de la qualité des eaux

Évolution temporelle de la qualité de l'eau dans le secteur basse Chaudière

Les usages recensés dans le secteur de la basse Chaudière concernent principalement le « contact visuel » (villégiature, parc riverain et halte routière) ou le « contact secondaire » (pêche, navigation de plaisance, canotage). On retrouve surtout le premier type d'usage le long du tronçon principal de la rivière Chaudière, et des usages de contact secondaire (zones vertes) le long des principaux cours d'eau de ce secteur, y compris la rivière Chaudière elle-même. Seuls les usages de contact primaire (baignade) restent à récupérer à l'embouchure de la rivière (secteur Plage Garneau).

Usages de l'eau dans la basse Chaudière

Usages de l'eau dans le secteur de la basse Chaudière

Substances toxiques (portrait 1994)

Des mesures de substances toxiques ont été effectuées dans des mousses aquatiques et des cellules à dialyse placées dans la Chaudière en amont et en aval de Sainte-Hélène-de-Breakeyville, où se trouve l'usine Désencrage Cascades. Huit substances présentent des hausses substantielles de concentration, mais quatre d’entre elles sont des acides gras, des substances relativement peu toxiques. Les autres substances comprennent un métal (le zinc), deux HAP (le phénanthrène et le 2-méthylnaphtalène) et un phtalate, dont les teneurs en aval de la ville sont 1,8 à 2,9 fois plus élevées qu'en amont. Dans le cas de Sainte-Hélène-de-Breakeyville, comme ailleurs, la présence de certaines substances toxiques dans les traceurs ne se traduit pas nécessairement par des concentrations élevées de ces substances dans le milieu aquatique et par des effets mesurables sur les communautés biologiques.

Intégrité de l'écosystème aquatique (portrait 1994)

La qualité de la bande riveraine de la basse Chaudière est de niveau intermédiaire, entre celle de la haute et celle de la moyenne Chaudière. La forêt est présente mais l’urbanisation (murets, remblais de route, etc.) affecte l’aspect naturel des rives. L’intégrité biotique qui est basée sur les poissons oscille de moyenne à très faible de Scott jusqu’à l’embouchure. C’est dans ce secteur que sont décelées les plus fortes proportions de poissons présentant des anomalies traduisant un milieu fortement dégradé. L’impact de la rivière Beaurivage, de plusieurs établissements industriels et des municipalités de Saint-Rédempteur et de Charny sont particulièrement évidentes à la fois sur les poissons et le benthos. Chez ce dernier groupe, pratiquement seuls les organismes tolérants à la pollution survivent.

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Interventions (réponses) et montants investis

Six stations d'épuration municipales (Saint-Nicolas, Scott, Saint-Agapit, Saint-Bernard, Saint-Étienne-de-Lauzon et Saint-Sylvestre) ont été construites, au coût de 53 millions de dollars. Elles desservent, depuis la fin de 1997, 96% de la population des municipalités dotées d'un réseau d’égouts (71% de la population totale du secteur). Parmi les 18 entreprises susceptibles de déverser des contaminants dans le milieu aquatique, 5 ont été retenues pour intervention d'assainissement. Trois d’entre elles avaient terminé en 1996 les travaux exigés par le MEF, alors que deux autres déversaient toujours des eaux usées à la rivière. Plus de la moitié des sommes octroyées pour les interventions d'assainissement agricole ont été dépensées dans la basse Chaudière. Ces quelque 5,4 millions de dollars ont surtout servi à la construction et à la rénovation des structures d'entreposage des fumiers (96%), ce qui a permis de mieux entreposer près de 350 000 m3 de fumier.

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Pistes d'action future pour le secteur de la basse Chaudière

Les programmes d'assainissement des eaux au Québec ont permis de corriger de nombreux problèmes de pollution des eaux. Dans l'éventualité où il serait nécessaire d'intervenir à nouveau pour corriger des problèmes résiduels de pollution, les pistes d'action suivantes pourraient être envisagées par les instances gouvernementales, régionales ou locales, selon les priorités du moment, pour améliorer davantage la qualité des milieux aquatiques.

  • Volet urbain : Saint-Lambert-de-Lauzon, Saint-Patrice-de-Beaurivage et Saint-Narcisse-de-Beaurivage demeuraient les seules municipalités dotées d’un réseau d’égouts qui ne traitaient pas encore leurs eaux usées à la fin de 1997. La station d’épuration de Saint-Lambert-de-Lauzon est en service depuis juin 1998. Par conséquent, plus de 99 % de la population des municipalités du secteur dotées de réseaux d’égouts est maintenant desservie. Il reste cependant à s’assurer que les ouvrages d’assainissement existants et les nouvelles stations fonctionnent correctement et qu’ils permettront de satisfaire aux exigences fixées dans le contexte du Programme d’assainissement des eaux.
  • Volet industriel : Les perturbations des communautés de poissons et de benthos ont été associées par endroits aux rejets polluants de certaines entreprises industrielles. Depuis l'échantillonnage, Désencrage Cascades a apporté des améliorations à son système de traitement des eaux usées. De son coté, l'usine de récupération et de recyclage des matières animales Alex Couture inc., à Charny, déverse toujours à la rivière des charges importantes de matières en suspension, de matière organique, de phosphore et d’azote organique. Il faudrait veiller à ce que cette entreprise de même que toutes les autres entreprises qui ont été ciblées pour intervention exécutent leurs travaux dans les meilleurs délais. Par ailleurs, il faudrait aussi s’assurer que les interventions d’assainissement industriel terminées permettent effectivement d’améliorer l’état des communautés biologiques.
  • Volet agricole : L’agriculture joue un rôle majeur dans le secteur, notamment dans le sous-bassin de la rivière Beaurivage. L’emphase mise dans le passé sur l’entreposage des fumiers n’ayant pas permis jusqu’à maintenant d’atteindre le niveau de qualité souhaité, on devra poursuivre les efforts en vue d’améliorer l’entreposage. Pour réduire la perte de substances nutritives vers les cours d’eau, on devra aussi revoir les pratiques d’épandage afin de s’assurer que les apports de fertilisants (fumier et engrais minéraux) n’excèdent pas les besoins des cultures. En raison de la forte densité animale du secteur et de la grande quantité de fumier qui en découle, c'est dans la basse Chaudière, plus que partout ailleurs dans le bassin, que la mise en place de plans agro-environnementaux de fertilisation (PAEF) par les producteurs agricoles devrait contribuer le plus à améliorer la qualité du milieu aquatique.


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