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Analyse et bilan des ventes au Québec de substances appauvrissant la couche d'ozone (SACO), de 1993 à 1996 (suite)4. Effets globaux des SACOCette section aborde les effets potentiels des quantités de SACO vendues au Québec sur deux phénomènes environnementaux majeurs. Les phénomènes de lamincissement de la couche dozone et lamplification de leffet de serre naturel conduisant au changement climatique constituent de nos jours les deux problématiques environnementales globales dampleur planétaire. Chacune des deux problématiques fait appel à des éléments de référence qui lui sont propres. Deux termes de référence fondamentaux doivent ici être définis avant daborder le concept des effets globaux. Le potentiel dappauvrissement de lozone (PAO) est un paramètre relationnel qui permet dattribuer, selon un modèle mathématique défini et reconnu, le pouvoir destructeur de chacun des SACO en regard de la couche dozone. Pour ce faire, la substance de référence choisie est le CFC-11 pour lequel un PAO égal à 1,0 lui a été attribué par définition. Ainsi, nous pouvons dire que 1 000 tonnes de CFC-11 représentent un dommage potentiel équivalant à sa quantité physique, cest-à-dire 1 000 tonnes. Nous pouvons maintenant relativiser sur une même échelle leffet de chacun des SACO sur la couche dozone. Par exemple, une quantité de 1 000 tonnes de CFC-113 qui a un PAO de 0,8 équivaut à 800 tonnes de CFC-11 en tant que dommage potentiel à la couche dozone. Cette mesure de 800 tonnes est souvent appelée quantité pondérée. Donc, nous pouvons voir par ce modèle le dommage potentiel quune quantité physique dune SACO en particulier peut causer à la couche dozone. Quantité pondérée (CFC-11) = Quantité physique x PAO Pour la problématique associée au changement climatique, le potentiel de réchauffement global (PRG) est un paramètre relationnel qui permet dattribuer, selon un modèle mathématique défini et reconnu, sa capacité à amplifier leffet de serre naturel. Pour ce faire, la substance de référence choisie est le gaz carbonique (CO2) auquel un PRG de 1 lui a été attribué par définition. Ainsi, nous pouvons dire que 1 000 tonnes de CO2 représentent une amplification de leffet de serre naturel équivalant à 1 000 tonnes de CO2 (ou 1 000 tonnes en équivalents CO2). Par exemple, une quantité de 1 000 tonnes de HCFC-22 qui a un PRG de 1 700 représente une amplification de leffet de serre naturel équivalant à 1 700 000 tonnes de CO2 (ou 1 700 000 tonnes en équivalents CO2). Quantité pondérée (CO2) = Quantité physique x PRG Les graphiques L et M sont des graphiques à bulle par lesquels nous pouvons afficher trois paramètres d'intérêt.
En plus de labscisse et de lordonnée, la surface des bulles des graphiques est un paramètre qui correspond à la quantité pondérée de la substance (troisième paramètre). Les six substances les plus vendues au cours des quatre années sur lesquelles porte le rapport ont été prises en considération. La somme des ventes pour lensemble de ces quatre années pour chacune des six substances constitue lordonnée ; le PAO (graphique L) ou le PRG (graphique M) est labscisse; et la contribution à lamincissement de la couche dozone ou à lamplification de leffet de serre est représentée par la surface des bulles. Nous pouvons voir par le graphique L que malgré des ventes de HCFC-22 avoisinant les 4 000 tonnes sur lensemble de la période 1993 à 1996, comparativement à environ 2 500 tonnes pour le CFC-12, la contribution à lamincissement de la couche dozone est significativement moindre pour le HCFC-22 que pour le CFC-12. En fait, les ventes de HCFC-22 sont environ 1,4 fois supérieures à celles du CFC-12, mais les ventes de ce dernier représentent un potentiel de destruction environ 12,8 fois plus élevé que celles du HCFC-22 pour la même période. Le graphique M portant sur leffet de serre démontre que, même si les ventes de HCFC-22 sont environ 1,4 fois supérieures à celles du CFC-12, ce dernier a représenté pour ces quatre années un potentiel damplification de leffet de serre environ 3,5 fois plus élevé que celui du HCFC-22. En effet, les ventes de CFC-12 pour cette période représentent environ 23 millions de tonnes de CO2, comparativement à environ 7 millions de tonnes de CO2 pour le HCFC-22. Nous pouvons également voir que le CFC-11 représente environ 5 millions de tonnes de CO2 pour des ventes totales denviron 1 300 tonnes. Leffet global est dans le même ordre de grandeur que celui du HCFC-22 (environ la même surface de bulle). Nous aurions pu représenter les halons, mais des difficultés reliées à léchelle des axes dues aux petites quantités en cause, comparativement aux CFC et aux HCFC, ne nous permettaient pas de le faire sur les mêmes graphiques. Les données pondérées pour chacune des substances faisant lobjet dun rapport annuel sont énumérées en détail à lannexe intitulée « Bilan des ventes totales et pondérées ». Ce genre de graphique à bulle permet de visualiser de façon qualitative et quantitative leffet potentiel des substances visées. Il est facile de voir que, plus une substance sapproche sur labscisse du point zéro, plus on peut se permettre de grandes quantités de cette substance pour un dommage potentiel moindre ou égal à celles qui séloignent de ce point dorigine. 5. Bilan des travaux effectués sur les systèmes à saturation au halonLe Règlement sur les substances appauvrissant la couche dozone stipule à larticle 19 que les entreprises qui effectuent des travaux dinstallation, dentretien, de déplacement, de réparation, de modification ou de démantèlement sur un système à saturation au halon doivent transmettre un rapport de travaux au ministre au plus tard le 31 mars de chaque année. De plus, sil sagit dun démantèlement, le rapport doit être transmis dès la fin des travaux. Il faut rappeler que les systèmes à saturation au halon nutilisent que le Halon 1301. Les extincteurs portatifs au halon, quant à eux, sont chargés de Halon 1211. Les rapports de ces travaux sont reçus dans les directions régionales du MEF, vérifiés et envoyés au Service de la qualité de latmosphère pour compilation et analyse ultérieure. Lobjectif spécifique de cet article consiste à connaître lemplacement des systèmes à saturation en fonction au Québec. Les halons étant des substances ayant les plus forts potentiels dappauvrissement de lozone, il est raisonnable et justifiable que le MEF sache où sont les emplacements de ces systèmes. Cest en fait la recherche dun certain recensement de ces installations qui a motivé ladoption de cet article. Éventuellement, ces systèmes auront à être démantelés, et la banque de halon sy rattachant devra être gérée adéquatement. Les rapports de travaux nous proviennent principalement des directions régionales Montréal-Centre, Montérégie, Mauricie-Bois-Francs et Bas-St-Laurent-Gaspésie. Le grand nombre dentreprises commerciales québécoises possédant potentiellement de tels systèmes permettait de croire quil y aurait eu plus de travaux sur ce genre de système. Cela démontre que ces systèmes sont généralement stables et très étanches, nécessitant par conséquent que peu dentretien. Les entreprises en installation de systèmes contre les incendies ne semblent pas avoir été appelées souvent à effectuer des travaux sur les systèmes en place. Néanmoins, les rapports de travaux reçus nous ont permis de connaître lidentité des entreprises ayant de tels systèmes en fonction et susceptibles de les faire démanteler dans les prochaines années. Le tableau 2 fait la synthèse des données tirées des rapports de travaux reçus par le MEF pour la période de 1993 à 1996 inclusivement.
Les entrepreneurs en installation de systèmes contre les incendies ont de moins en moins de travail dinstallation sur ce genre de système. Les propriétaires cherchent au contraire à se départir de ces systèmes ou à tout le moins à les convertir de façon à pouvoir utiliser dautres substances de remplacement. Dailleurs, nous pouvons voir que depuis 1994 il ny a plus de nouvelles installations de ce genre de système. Rappelons que la recharge dextincteurs portatifs au halon (Halon 1211) ne fait pas lobjet dune déclaration en vertu de larticle 19, mais les halons ainsi vendus sont compilés dans le rapport annuel des ventes et de distribution de SACO en vertu de larticle 18. 6. ConclusionDepuis le début des années 80, lamincissement de la couche dozone préoccupe les environnementalistes, les scientifiques et les gouvernements. Cela a conduit en 1987 à la signature du Protocole de Montréal par le Canada. Dans la foulée des mesures de contrôle sur les SACO prises par les différents gouvernements à travers le monde et à linstar des autres provinces canadiennes, le Québec adoptait en 1993 le Règlement sur les substances appauvrissant la couche dozone. Ce bilan a permis de déterminer la structure du réseau de distribution des SACO au Québec. Il ny a pas dactivité de production de ces substances sur le territoire québécois. Le marché québécois en SACO est alimenté par limportation, tout comme le Canada. Les multinationales productrices et importatrices de SACO sont situées en Ontario. Les données des rapports annuels nous ont permis de constater que la distribution des SACO se fait par trois niveaux de hiérarchie commerciale. Les niveaux primaire, secondaire et tertiaire composent la distribution québécoise de ces substances. Il a été établi que la consommation québécoise annuelle en SACO peut très bien nêtre exprimée quen comptabilisant les ventes des distributeurs du niveau primaire et celles provenant de lapprovisionnement hors Québec non comptabilisées par ce niveau. Le bilan a permis de confirmer que la consommation québécoise de CFC et de halons est en régression constante. Les halons ne feront plus lobjet dune consommation significative au tournant de lan 2000. Parmi les CFC, le CFC-12 est celui qui demeure le plus vendu, car le secteur de lautomobile en est encore très dépendant. Il a été constaté que les ventes de HCFC sont en progression constante. Le HCFC-22 ainsi que le HCFC-141b sont de plus en plus en demande chez les clientèles québécoises. Le profil des ventes de SACO pour la période de 1993 à 1996 montre que les ventes de lensemble des CFC ont diminué denviron 95 % et celles de lensemble des halons denviron 80 %. À lopposé, les ventes de lensemble des HCFC ont augmenté denviron 35 % pour la même période. La tendance au remplacement des CFC et des halons est bien enclenchée et irréversible. Finalement, nous pouvons voir que la destruction potentielle de la couche dozone par les HCFC est moindre que par les CFC, même si la vente de ces derniers est en régression. Il en est de même pour lamplification de leffet de serre par les CFC. Les HCFC amplifient moins leffet de serre naturel que les CFC, pour des quantités égales ou supérieures. |
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