La châtaigne d’eau

Chataigne d'eau - Source : Gildo Lavoie, MDDELCC

Source : Gildo Lavoie, MDDELCC

L’intruse écologique

Caractéristiques principales :

  • plante aquatique annuelle non indigène
  • feuilles flottantes de forme triangulaire
  • graines produites sous forme de noix

Au Québec, on la trouve dans les rivières du Sud, Richelieu et des Outaouais. Elle est présente également au lac des Deux-Montagnes et dans le parc national de Plaisance. Elle pousse dans les milieux abondants en éléments nutritifs, peu profonds et à faible courant.

Une plante à la conquête des rivières

Venue d’Asie, d’Europe et d’Afrique, la châtaigne d’eau a été identifiée pour la première fois au Québec en 1998. Elle se serait introduite soit par les filets ou les seaux des pêcheurs, soit par les cordages des bateaux. Elle aurait pu aussi s’échapper des jardins d’eau, car elle est utilisée comme plante ornementale.

Et plus encore...

Un plant de châtaigne d’eau, formé de plusieurs rosettes contenant chacune plusieurs graines (noix), peut en produire jusqu'à 300 graines en un seul été. Ces semences peuvent même subsister au fond de l’eau pendant 12 ans.

Noix - Source : Société de la faune et des parcs du Québec
Noix - Source : Société de la faune
et des parcs du Québec

La châtaigne d’eau : une coriace

Les efforts d’éradication de la châtaigne d’eau ont débuté en 2000, alors que quelques cueilleurs ont tenté de faire disparaître la châtaigne d’eau sur la rivière du Sud. L’année suivante, quarante personnes ont été engagées tout l’été pour arracher les plantes à la main. L’utilisation d’équipement lourd en 2003 et en 2004 a permis de récolter, pour la première fois, toutes les rosettes de châtaigne d’eau. Par la suite, des méthodes mécaniques légères ou l’arrachage manuel ont été suffisants pour récolter les rosettes chaque année. Les efforts ont porté fruit en Montérégie où le nombre total de rosettes est passé de 6,8 millions en 2001 à 45 000 en 2012.

Des efforts de détection et de suivi supplémentaires sont toutefois nécessaires dans le sud-ouest du Québec en raison de la multiplication du nombre de sites infestés dans ce secteur.

Un tapis de feuilles flottantes dommageable

La rivière du Sud envahie par la châtaigne d'eau à la fin du mois de juillet 2001. - Photo Claire Michaud

La rivière du Sud envahie par la châtaigne d'eau à la fin du mois de juillet 2001. - Photo Claire Michaud

La châtaigne d’eau cause bien des dommages. En effet, elle :

  • diminue le passage de la lumière;
  • abaisse le niveau d’oxygène sous le seuil vital pour les organismes aquatiques;
  • compétitionne avec les plantes indigènes et en élimine certaines;
  • occupe tout l’espace;
  • empêche l’accès à certains cours d’eau et rend la pêche difficilement praticable;
  • nuit à la baignade et peut causer des blessures aux pieds ou aux pattes des animaux, car les graines (noix) au fond de l’eau possèdent des épines.

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