Le concours les Phénix de l’environnement 2003 honore les artisans québécois du développement durable

Dix-sept Phénix ont été attribués à des individus, des organismes, des municipalités ou des entreprises dans cinq catégories : la préservation, la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité des milieux; la mise en valeur des matières résiduelles; le savoir-faire en matière de développement durable; l’éducation et la sensibilisation; ainsi que le Phénix de la jeunesse. On compte aussi 34 finalistes à travers le Québec.

Cette année, la région de Montréal compte deux lauréats et neuf finalistes qui ont œuvré remarquablement dans le domaine de l’environnement. Dans la catégorie « La mise en valeur des matières résiduelles », Le Regroupement Moisson Montréal, CRE de Montréal CRE de Laval, Collège de Rosemont, Normand Legault et Roger Paquette (agriculteurs) s’est classé lauréat.

Moisson Montréal, la plus grande banque alimentaire du Canada, distribue quotidiennement plus de 70 tonnes d’aliments récupérés de bonne qualité. Une activité de cette envergure ne peut se faire sans résidus. Près de 60 % de ces résidus sont de nature organique et peuvent être compostés. Cette situation a poussé deux agriculteurs à proposer une solution environnementale qui contribue à donner à l’agriculture une ressource d’amendement de sols appréciable.

Trois autres organismes se sont associés au projet en partageant leurs compétences. Le projet compte plusieurs stagiaires et bénévoles; une expérience unique en milieu fort urbanisé.

L’organisme Opération Adoptez une rivière a été choisi comme lauréat dans la catégorie « L’éducation et la sensibilisation ».

Le concept d’adoption de rivières permet de faire participer la population à la protection de la nature et des rivières. Un très vaste réseau de collaborateurs a été établi, parrainé par des groupes nationaux et des artistes. La concertation et l’éducation sont au centre de la stratégie.

Opération « Adoptez une rivière » considère les rivières québécoises comme un bien appartenant à la collectivité. Dans les régions, le mouvement a permis l’émergence de nouveaux groupes de protection de l’environnement ou la consolidation de groupes existants. La persévérance et le dynamisme de ce regroupement ont été salués par le gouvernement lors du dévoilement de la Politique nationale de l’eau.

Dans la catégorie « La préservation, la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité des milieux », on retrouve comme finaliste Équiterre. Cet organisme a favorisé le partenariat entre des fermes biologiques, des groupes de citoyens pour offrir au public des aliments produits selon les normes de l’agriculture écologique. Équiterre a organisé ses activités autour de quatre programmes : le commerce équitable, le transport écologique, l’efficacité énergétique et l’agriculture écologique.

Dans la catégorie « La mise en valeur des matières résiduelles », le finaliste Recyclage Camco inc. de Baie-d’Urfé, est un modèle dans son domaine. Cette entreprise, qui n’a cessé de se moderniser, recourt aux méthodes les plus avancées de tri et de traitement des bouteilles. En recyclant plus de 1,1 milliard de contenants de breuvages à remplissage unique, cette usine contribue à la récupération de la majorité des bouteilles de plastiques PET et des cannettes d’aluminium. Parce qu’elle a su réduire sa consommation d’énergie et exploiter sa machinerie en tenant compte de l’environnement, cette entreprise est une source de fierté pour l’industrie québécoise.

Le deuxième finaliste dans cette même catégorie, NOVA Envirocom, de Montréal, est une entreprise spécialisée dans le compostage domestique. Elle s’est associé à plus de cent partenaires pour distribuer des composteurs dans toutes les régions du Québec. Grâce à un programme original, l’entreprise forme les futurs utilisateurs. Les résultats sont concluants : après cinq ans d’utilisation, de 85 % à 95 % des utilisateurs continuent de faire du compostage.

Toujours dans la même catégorie, l’institution Résidences Mance-Décary (CHSLD) de Montréal-Est, est le premier centre d’hébergement et de soins de longue durée à implanter un système de récupération des matières résiduelles. Après deux ans de travaux diligents, cet établissement public de santé a pu détourner de l’enfouissement 30 % de ses matières résiduelles.

Trois autres entreprises montréalaises se sont classées comme finalistes dans la catégorie « Le savoir-faire en matière de développement durable ».

Kruger inc. est une entreprise dont les activités dépendent en partie des ressources forestières. Elle s’est donné comme priorité de faire de l’aménagement forestier durable. Elle a mis en place une structure favorisant une saine gestion de l’ensemble des ressources naturelles et de l’économie régionale. Elle a aussi créé une table de concertation pour permettre aux utilisateurs et aux intervenants de faire part de leur préoccupations respectives.

La Société de transport de Montréal et ses partenaires a réalisé un projet pilote qui a été un franc succès. Depuis mars 2002, 155 autobus de Montréal roulent avec du biodiesel, un carburant produit à partir de résidus alimentaires, tels que l’huile de cuisson et la graisse animale. La Société a démontré qu’en introduisant 20 % de biodiesel dans le carburant, on réduit d’au moins 18 % les émissions de gaz à effet de serre.

L’entreprise Cansolv Technologies inc., qui développe des technologies de récupération de gaz polluants, s’est associé à plusieurs partenaires pour améliorer son procédé d’incinération des déchets chimiques tout en récupérant les gaz toxiques. Le procédé Cansolv ® est devenu le plus performant en son genre, au monde. Comme ce procédé recèle un potentiel de transport pour toutes les usines qui rejettent des émissions dans l’atmosphère, il peut s’avérer un excellent tremplin pour le Québec dans plusieurs pays.

Dans la catégorie « L’éducation et la sensibilisation », le Tour de l’Île de Montréal s’est distingué en organisant le Jour V, un volet original de ses activités plus traditionnelles. En 2002, on a lancé dans le cadre de cet événement une campagne de neuf mois pour sensibiliser les écoliers et les travailleurs aux bienfaits du cyclisme. Le Jour V met l’accent sur les thèmes de la santé, des changements d’habitudes de vie, sur la réduction des gaz à effet de serre et par conséquent sur la protection de l’environnement.

Dans la catégorie « Le Phénix de la jeunesse », Le consortium l’Écho-Logique est une entreprise d’économie sociale spécialisée dans le domaine de l’environnement. Elle offre des services « clé en mains » de gestion des matières résiduelles dans plus de 500 lieux publics lorsque se déroulent des événements tels que le Festival de Jazz de Montréal et les Francofolies. En 2002, la petite entreprise a réussi à détourner de l’enfouissement près de 200 tonnes métriques de matières résiduelles.

Le concours des Phénix rend hommage à tous ceux et celles qui prennent à cœur la cause de l’environnement et qui, par leurs gestes et leurs activités, aident à le préserver et à contribuer au développement durable au Québec.